Un jour, il y a longtemps, mon amie J. m'a dit une phrase qui je crois restera graver. Elle n'allait pas bien, et malgré le fait qu'on était 4 dans la chambre, elle ne voulait parler à aucune de nous, mais d'un coup, sans raison. Gros coup de blues. Merci à la technologie, j'ai pu engagé la conversation avec elle par sms où elle s'est livrée plus facilement. Et une chose en entrainant une autre, elle a fini par me dire: "Mais non! T'as pas le droit d'être triste, tu es un rayon de soleil!". En y repensant maintenant, je ne sais même plus si c'est ce soir là qu'elle m'a dit ça.. mais le fait est que sur le coup, j'ai beaucoup pris à coeur ce qu'elle m'a dit. Alors, ce n'est pas que je m'interdis les coups de blues, je ne suis pas une machine, je ne peux pas ne pas être triste sur commande, mais j'ai tendance à me restreindre ou à dissimuler davantage, parce que je ne suis pas du genre à étaler ma peine de toute façon (okay, j'avoue, je le fais ici de temps en temps).
Du coup, je pense plutôt à un système "cause à effet". Si ce soir là elle ne m'avait rien dit, je me serais peut être pas auto-charger d'un genre de poids invisible. J'ai l'impression que je me dois toujours être à l'écoute des autres parce que je l'ai toujours été et c'est marrant, car lorsqu'on commence à déblatérer ses problèmes à quelqu'un, on ne se rend pas compte à quel point on parle encore et encore, surtout quand on est pas du genre à le faire d'habitude. Enfin, je parle plutôt dans les cas de grosse déprime que j'ai du mal à gérer. C'est très dur de se sentir impuissante, surtout quand on a l'habitude de réussir en général (car oui, sans orgueil aucun, je vous affirme je gère dans mon rôle de 'rayon de soleil'). Ou alors, de ne pas être la bonne personne, le vrai remède. Amie, tu es dure à guérir mais il fallait s'y attendre, ta carapace est encore plus solide que la mienne. A la moindre fissure, c'est l'hémorragie. Je n'arrive pas à la stopper parce que je ne suis pas la bonne personne. Et c'est plutôt dur à encaisser, et surtout de réaliser que j'ai été plus un remplacement plutôt qu'une amie à part entière depuis le fameux jour du départ.
Après, c'est le revers de la médaille ça. J'y gagne aussi beaucoup, dont pas mal des choses positives que j'ai cité au début. Entre nous, quand j'y repense, c'est comme une sorte de sécurité. Je suis rassurée de voir que j'ai eu la chance de tomber sur les bonnes personnes, et que je continue à en rencontrer. Je n'ai pas encore eu de chute brutale. Et malgré tout, je cherche l'anomalie. Parce que je suis comme ça, une parfaite anti-thèse. Je suis satisfaite et pourtant, je suis insatisfaite. Et aussi parce que mine de rien, j'ai une assez basse estime de moi-même. Je crois que je n'ai jamais su ou toujours refoulé ce que quelqu'un pouvait voir de positif, pouvait apprécier chez moi. Et c'est tout ce que je vais dire, parce que sinon je vais partir dans un trip égocentrique et pitié, tout sauf ça. Je préfèrerai encore vous faire un article détaillé sur le comment du pourquoi je suis en "Muse Désintox" alors que j'ai plutôt bien réussi à me détacher d'eux maintenant. Oui, c'est la confession d'un ex groupie. Mon problème avec ce genre d'article, c'est que j'ai toujours peur de me faire passer pour quelque chose que je ne suis pas. Limite, ça me dérange de ne parler que de ma gueule, sur un pavé pareil, et après expérience de mes blogs précédents, j'ai aussi appris à me justifier alors que parfois je ne devrais pas. M'enfin..
Ne pensez pas que je m'écroule sous ce poids
dont je me suis moi-même chargé,
jamais je n'hésite à m'offrir un instant d'égoïsme :)